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Fruits du confinement
Le principal fruit du confinement pour moi reste la paix.
Quelque chose en moi a cessé de chercher. Et je ne parle
pas de ma relation de couple. Je ne ressens plus l’énergie
de la quête. Je ne ressens plus l’élan de construire des
cathédrales humaines. Ni de monter en haut du cocotier
pour proclamer la Parole de Dieu. Je ne ressens plus le
moindre élan pour le décorticage des émotions, des
pensées, des labyrinthes intérieurs ni pour l’analyser chez
les autres. Je vois et j’entends, je n’ai pas besoin de plus.
Le travail se fait autrement, sans forcer, souvent sans le
vouloir ni le faire.
Ai-je mis mon pouvoir créateur en marche? Je sens que oui,
mais cela ne se fait plus du même espace. Quelque chose
en moi semble avoir changé de plan de conscience et je
touche davantage le silence qu’avant. Le mot et l’énergie de
la simplicité étaient très présents lors du confinement mais
lors d’une marche matinale, j’ai senti que cela avait continué
d’évoluer et l’énergie qui s’installe porte maintenant le nom
de sobriété. Je sens que cette énergie s’installe partout,
mais en particulier dans mes relations humaines. Comme si
le flafla et le théâtre qui peuvent exister dans les relations
humaines deviennent très évidents. Je n’ai aucune envie de
cultiver la relation lorsque cela est trop présent. La sobriété
passe par une authenticité dénuée du besoin d’apparaître.
C’est ainsi que je le décrirais le mieux. Je me suis rendue
compte qu’on peut être authentique et en faire pratiquement
la promotion. Ces comportements, autant les miens que
ceux de mes amis des dernières années, me sautent
maintenant aux yeux et je n’en ai plus envie.